doumes a écrit :
bravo pour cette découverte, et cette vidéo impressionnante, ont sens et ont entend la joie de la découverte et de sa confirmation dans le son du film !!
Peu tu nous en dire plus sur cette expédition nous indiquer qui sont tes binômes ( je pense connaitre un peu l'un d 'entre eux ) comment avez vous repéré l'épave
Dit nous tout sur cet exploit !!
Salut, voici un petit topo sur la première plongée sur le Vendémiaire.
Effectivement, il y a des découvertes d’épave plus émouvante et plus magique que d’autre.
Cela faisait quelques temps que l’on cherchait à retrouver un épisode de l’histoire du nord Cotentin (et de la Hague), ce dernier ayant marqué fortement la mémoire collective.
Depuis ce jour ou un écho sur le sondeur été apparu, la fièvre été montée d’un cran. On se devait d’aller vérifier au fond.
Après un premier RDV manqué fin juillet en raison de la météo, la sortie du mardi 9 aout sera la bonne et sera également une date importante. Celle du retour en surface du sous-marin Vendémiaire.
Tout commence le 8 juin 1912, jour où le Vendémiaire sombra après avoir été éperonné par le cuirassé français le Saint-Louis, lors d’exercices au Nord de la Hague.
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Depuis plus de cent ans, le vendémiaire sommeil au fond du raz Blanchard avec son équipage.
Le point au sondage donne un fond au-delà de 70m, on est loin de la profondeur du site supposé du naufrage (53m).
Cette première plongée se fera ainsi au Trimix, commence alors la préparation des gaz fond et de décompression. Pour cette plongée à 70m, il est prévu de n’y passé que 12 minutes (déco Nx et O2).
C'est la durée des paliers qui déterminera le temps fond, en effet les paliers se feront en dérivante dans le raz Blanchard.
Pour cette plongée exceptionnelle et historique, de nouvelles tables de décompression Trimix sont réalisées.
Le jour J : Mardi 9 aout 2016 (soit 104 ans 3 mois et 2 jours après le naufrage)
Le RDV est donné pour 8h30 à la base pour la préparation du matériel et préciser les derniers détails de la plongée.
Mais vu l’excitation, tout le monde arrive bien avant l’heure de RDV.
Durant le trajet sur une mer légèrement formée, il ne règne pas sur le bateau la même ambiance de plaisanterie qu’à l’habituelle. Chacun est concentré sur sa plongée et son déroulement. La tension redescend à l’arrivée sur le site et avec la confirmation du point sur le sondeur.
Toujours concentré, chacun se prépare et s’équipe.
Au coup de klaxon, nous nous jetons à l’eau et attrapons la ligne de gueusage. La longue descende vers cette épave peut commencer. Les mètres s’égrainent sur les profondimètres 30m….40m…50m….55m…60m….
A ce moment-là et à l’approche du fond, nous commençons à surveiller ce qui peut être accroché par le faisceau de nos éclairages.
Moment d’inquiétude, nous arrivons directement sur un fond de 70m et pas de trace d’épave.
Un corps de vanne apparait dans les faisceaux. Ce qui fait remonter nos espoirs de pouvoir retomber sur cette épave.
Après avoir parachuté la gueuse, nous sondons, chacun de son côté, l’obscurité de nos faisceaux lumineux.
Puis soudain, une masse métallique cylindrique apparait à 3m de nous.
La forme caractéristique de la coque, ainsi que la présence de membrure de renfort, confirme bien qu’il s’agit d’un sous-marin.
Mais s’agit-il bien du vendémiaire ?
Nous commençons à survoler la masse endormie de cette épave. Dans les halos de nos lampes surgit le ce qui semble être un kiosque.
Cet élément décisif nous permet de confirmer que nous somme bien sur le Vendémiaire. La joie est grande à ce moment-là.
Par la suite de l’exploration, de nombreux indices confirment bien l’identité du Vendémiaire.
Un moment d’émotion surgit lorsque l’on découvre la brèche béante provoquée par le cuirassé Saint-Louis. La force de l’impact au niveau du central-opération ne devait laisser aucune chance au sous-marin de s’en sortir avec son équipage.
Les stigmates sont encore visibles, ainsi cet élément de coque épaisse retourné comme une simple feuille d’aluminium.
Sur l’avant, le temps a fait son œuvre en dévorant l’habillage de l’unique tube lance torpille.
Le courant commençant à revenir, nous nous laissons porter doucement vers l’arrière et vérifier la présence des barres de plongées et de direction.
Nous arrivons au bout des 12 min au moment de survoler les hélices. Ce qui ne nous permettra pas de réaliser des images de ces dernières.
La configuration du site et la disposition du sous-marin laissent à penser que les hélices sont sur un fond de 75m
C’est avec émotion et une certaine excitation que nous amorçons le retour à la surface, et déroulement la procédure de décompression.
Nous sortons de l’eau 50min après notre départ. Avec les images du Vendémiaires dans la caméra, c’est un peu de la mémoire des hommes de l’équipage qui refont surface avec nous.
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Il ne s’agit pas que de l'exploit de quelques plongeurs, mais bien de permettre de faire revivre l’histoire de notre passé maritime.
Après la découverte viendra le moment de l'émotion avec les familles des victimes encore présentent sur le nord-Cotentin.
Les Grizzly de la Hague
Nico