"SARDINIAN WRECKS EXPERIENCE - first edition (2011)"
Pour ne pas être en reste, après Christophe qui porte la bonne nouvelle en Nouvelle-Calédonie, notre équipe a pris, suivant l’exemple de Bernie notre grand reporter, des risques inouïs pour vous rapporter ce CR du fond d’un des pires endroits de la terre : une des antres italienne du Dieux GUE (prononcé «joué»).
Pour comprendre et situer l’aventure, il faut sans doute d’abord que je présente l’équipe. Nous sommes 6.In the last years Morgan Diving has become a refence location for Global Underwater Explorers courses, from Gue Fundamentals up to Tech 2.
Ben, le local de l’étape est un sombre individu (rapport à la couleur de sa combi évidement ) qui séquestre une fille du pays depuis plusieurs années dans la froideur de la Belgique. C’est lui qui nous a amené là, il connaît la langue et les us et coutumes. A la base plongeur Lifras, il a obtenu ses niveaux tek TSA sur place jusque Trimix 70 (http://www.tsaeurope.com" onclick="window.open(this.href);return false;) et tente d’y gravir les échelons du GUE. Nous ignorons totalement si nous l’avons retourné ou si c’est un piège.
Cesare a eu plusieurs vies de plongeur. D’abord DM Padi, il a atterri à la Lifras ou il vient de faire accepté en équivalence un brevet TX normo TDI tout frai. Avec sa Gopro dans le caisson d’origine (captain : message subliminale) il sera notre caméraman.
Christian est moniteur Fédérale Lifras (ndlr : MF1/E3), Instructeur Nitrox et Nitrox avancé mais il ne possède aucun niveau Trimix. Il sera notre alibi. Officiellement nous prospectons pour l’organisation des stages profonds de notre club et de l’association régionale.
Bernard et Eugène sont deux 3*, Bernard Lifras et Eugène Cedip. Ils n’ont aucune d’expérience du Tx et de la plongée tek, seulement Nitrox.
Enfin, il y a moi, qui viens d’échanger mon spaga Dolphin contre un meg. C’était pour le moins pas prévu mais une bonne occas s’est présentée. Résultat les plâtres sont loin d’être secs.
Ce n’est pas une équipe de bras cassés, loin de là, mais ce n’est pas non plus des plongeurs « taique » de pointe. Ce voyage à été monté dans la lignée des nouveaux arrêtés en France qui deviennent de plus en plus contraignants et des « 15 minutes fond max » du CIP Lavandou qui commencent à devenir lassantes. Christian regarde très sérieusement vers l’Italie pour ses prochains stages de plongées profondes à l’air (ndlr : la plongée profonde à l’air, en dessous de 40m, est un brevet de spécialité en Belgique depuis quelques années. On ne peut l’acquérir qu’en participant à un stage à l’étranger, vu qu’il est interdit de dépasser 40m à l’air dans les carrières belges.). La plongée au trimix normoxique à été présentée comme une possibilité pour ceux qui avait la qualification. Les autres se sont vu offrir la possibilité de faire UNE initiation sur 40m. Nous imaginons donc y faire quelques plongées de 3/4h-1h dans la zone des 40-60 à l’air ou au nitrox et peut être une ou deux au trimix si c’est possible mais comme tout le monde devra sans doute rester groupé ce sera sans doute limité.
C’était un piège ! Ca ne va pas du tout tourné comme ca.
Morgan Diving c’est : Mario, le patron, Bert, un allemand plein de qualités dont celle de parler un français plus que correct, et Danilo, un sarde qui a toujours une solution pour les petits soucis de matos. Le centre a deux bateaux un rigide de 10m et un zod. Le gonflage est assuré par deux Bauer Capitano de 20m³ et un stick Nitrox/Trimix. C’est surtout un centre axé sur le tek. Outre accueillir les formations du GUE c’est un centre TSA (Trimix Scuba Association), un organisme qui applique aussi le DIR et est surtout représenté en Italie. Il met donc à disposition des clients, outre des monos 18l nitrox, une série de bi et de déco alu. Les gaz sont à prix démocratique : Oxy = 9 EUR/m3 // He = 19 EUR /m3.
Premier jour : le Romagna
Après une journée de route, suivie d’une nuit dans le ferry, nous débarquons en Sardaigne à Porto Torres. Nous allons près de Cagliari, dans le sud. C’est donc en début d’après midi (on s’est arrêté acheter du vin, puis dire bonjour dans la famille de Ben) que nous arrivons au centre avec l’idée de plonger l’après midi même. C’est un grand bordel digne d’une sortie UFP, encore aggravé par le fait que parmi nous certains ne savent ni ce qu’ils peuvent avoir ni ce qu’ils doivent demander. Je demande un diluant heliair avec min 50% d’He, comme ce n’est pas un mélange standard, je fini avec un 8/63 … Eugène et Bernard ont du Nitrox 30 et tous les autres ont des bi12 de 21/35. Evidement tout le monde déco Nx50. M’est tout vu qu’on n’est pas parti pour faire seulement 5 minutes de mise en jambes sur ce Romagna.
Le Romagna, un tanker de 100m de long, repose sur le sable par 43 m de fond, bien droit sur sa quille. Il est en deux morceaux et nous explorons la partie arrière, la plus grande. Après la descente sur le bout, je longe le bastingage bâbord vers l’arrière puis me laisse glisser le long de la coque pour découvrir l’énorme safran et la grande hélice toujours en place. L’épave est fortement concrétionnée. Il y a de nombreux spirographes, qui n’ont pas peur de plongeur et restent ouvert. Nous remontons ensuite cette grande épave par tribord pour aller vers l’avant et inspecter l’amas de ferraille de la proue manquante. Sur le pond, les panneaux des citernes sont ouvert et on y pénètre facilement. Nous en visitons deux mais elles sont vides. Il y a beaucoup de petits poissons et de vie sur cette épave mais la pêche n’a visiblement pas laissé de grosses pièces. Il est temps de remonter faire nos paliers. Nous venons de passer 75 minutes dans l’eau.
Deuxième jour matin : Secca Luna
Ce matin, la météo n’est pas très bonne. Il y a du vent et il nous faut renoncer au LT221 initialement prévu. Mario nous met sur un petit sec présenté comme un plonger de rechange. Une fois au fond c’est une grande table rocheuse qui sort du sable à 45m et remonte de deux ou trois mètre. Comme l’épave de Romagna, à peu de distance, il est très colonisé et en regardant dans les fissures on découvre de nombreuses bestioles : galathées mais aussi une petite murène et quelques poulpes. Il y a de nombreux poissons partout mais encore une fois surtout des petits. Comme ce n’est quand même pas un petit site à visiter, durée de la plongée : 70 minutes. On ne s’est pas dépêché !
Deuxième jour PM : on est des bleus !
Les conditions de mer n’étant pas meilleures, nous allons sur la proue du Romagna. Comme j’ai eu quelques soucis ce matin avec le meg et que hier déjà, il y avait quelque bulles intempestives, Cesare qui plonge avec moi me propose de faire un « bubulles » check. … et là on merde … Il s’est retourné vers moi avant d’avoir atteint le bout. J’ai tourné avec lui. Quand on a voulu revenir dessus, le bout s’était enfui. On fait donc surface après 7 minutes de barbotage. Pour s’apercevoir que, le courant nous a déjà entrainés à bonne distance. On est bon pour palmer en surface. SUPER ! :cry : On fini par se rapprocher suffisamment pour que Mario nous envois un bout depuis le zod. On appuie sur la touche rewing.
Deuxième jour PM reloaded: Il ne manquait pas un bout du Romagna ??
C’est donc avec un bon retard sur les autres que nous rejoignons la proue du Romagna. Ce n’est qu’un bout d’épave, qui git à l’envers sur le fond, à 43 m, tel une petite pyramide. J’essaye d’abord d’en faire le tour dans le sens antihoraire mais je dois luter contre le courant. Comme j’ai déjà assez palmé aujourd’hui, je rebrousse chemin. Nos autres camarades regardent dans l’épave au niveau de la cassure. Sans doute ont’ ils vu quelque chose. Je jette un œil mais je ne vois rien. S’il y avait quelque chose, il est parti. On repart pour le tour dans le sens du courant cette fois. Les ancres sont encore présentes et ils y a de nombreux bouts de chaines qu’on peut voir dans ce qui devait être les puits. Dans le bon sens, on fait rapidement le tour. Les autres, qui avaient de l’avance, sont partis pour leurs paliers. Je fais signe à Cesare de rester à distance et je m’avance vers l’enchevêtrement de tôles, en furtif, avec mon meg. La bête est revenue. C’est un énorme congre. Pratique quand même ce meg ;-) On décide de remonter. Nous terminons les premiers. La plongée n’aura fait qu’une demi-heure mais avec nos conneries et l’exo de palmage, cela fait quand même pas loin d’une heure qu’on est à l’eau.
Troisième jour : ca me rappelle un truc mais je sais plus quoi … :heu: mauuuuddddit ??
Il fait carrément du vent ce matin. Mario sort les deux bateaux par sécurité. Nous voilà parti sur la mer démontée. Ca me rappelle un certain tour de la fournigue à Juan-les-pin. On s’aperçoit rapidement qu’à part pour les militaires, qui font un exo sur le Romagna, ce n’est pas plongeable. Nous n’avons pas d’hélico nous !
Quatrième jour matin : LT221
Ce remorqueur est une épave un peu plus petite, environs 60m. Elle repose par 49m de fond. La mine, sur laquelle il a sauté, l’a carrément coupé en deux au niveau de la salle des machines, libérant la chaudière qui git à coté de l’épave couchée sur tribord. Comme les autres elle est bien concrétionnée et il a de nombreux petits poissons. Nous dirigeons d’abord vers l’arrière puis revenons vers la chaudière et le débris qui jonche le sable. De la proue nous repartons vers l’arrière en croisant la mitrailleuse de pond, qui est encore mobile sur son affut. A la poupe, on peut encore voir l’énorme bite d’amarrage et l’abri qui cache le gros treuil. Reste les paliers à faire. Total : 70 minutes quand même.
Quatrième jour après-midi : Romagna
Comme temps est beau, on nous propose de refaire le Romagna après midi. Christian ne plonge pas. Bernard et Eugène ferons des exo avec Bert. Cesare les filmera en début de plongée. Ben plonge donc un peu en électron libre. Il me fait des signes et m’invite à le suivre dans l’épave. Cesare est occupé par sa vidéo et je l’abandonne à sa tache pour suivre Benoit qui pénètre l’épave par la cassure de la proue. De là on emprunte un couloir et passons rapidement dans une première salle, que l’ont visite avant de passer dans la citerne avant dont nous ressortons par le panneau de pond, que nous avions emprunté lors de la première plongée. Quand on connaît, ce parcours est sympa et assez simple et les ouvertures sont larges et on ne perd jamais vraiment une des sorties de vue. Il n’est donc pas nécessaire de dérouler de fil. Remonté sur le pond, Ben m’emmène vers l’arrière ou nous visitons, avec Cesare, qui nous a rejoint, l’autre citerne puis l’ancre de réserve qui est toujours à poste sur la paroi de la timonerie. A ce moment, v’là t’y pas que, Ben pique un sprint vers le bout. Son temps fond est dépassé ! Avec le meg, j’ai encore de la marge et de toute façons, à cette vitesse là, je ne peux pas le suivre, sans risqué l’essoufflement. Je le suis donc à mon aise. Au passage, je jette un œil dans gros tuyau (ou une petite manche à air ? ) juste à coté de la timonerie. J’y découvre ce qui est sans doute la plus grosse cigale de mer que je n’ai jamais vue. On sort finalement au bout de 51 courtes minutes. C’était une deuxième.
Cinquième jour Izonso
L’Izonso est un grand cargo armé. Le bout est posé au milieu près de la déchirure de la torpille. On nous a conseillé de faire l’avant puis l’arrière. Nous faisons, évidement, le contraire ;-). Comme l’épave est un peu plus profonde, on y croise, en plus des toujours nombreux petits poissons, quelque grosses caranges. Nous passons devant un premier canon et nous dirigeons vers la timonerie, ou nous pénétrons. Sur l’avant une grande calle profonde avec dans le fond une porte fixée par un bout de cordage. J’hésite puis renonce à y pénétrer. Sur l’avant un autre canon puis la proue qui porte encore son ancre. Demi-tour et retour vers les canons et les nombreuses manches à air. 57 m et 78 minutes tout compris quand même.
Sixième jour : Loredan
Le Loredan est un petit bateau de passager (71m) réquisitionné et transformé en escorteur. Il fessait partie du même convoi que l’Izonso et a couler non loin de lui lors de la même attaque. Contrairement à l’Izonso et au Lt221 il repose sur le flan bâbord par 65 m de fond. A peine sur l’épave voilà un mérou, le premier de la semaine. Je le suis jusque dans les ferrailles rependues sur l’arrière. Je rejoins ensuite la poupe broyée par la torpille. Ben et Christian y sont déjà et pénètrent dans les coursives de l’épave. L’intérieur est plein de milliers de crevettes. Il y a des gorgones jusque dans les couloirs. Ainsi qu’un embouteillage digne de l’heure de pointe. Ceux qui sont devant n’avancent pas ! Nous devons attendre comme sur le périphérique. Nous débouchons finalement au niveau de la cassure centrale, impact de la deuxième torpille. Il y a deux ou trois niveaux praticables. Je choisis de continue la progression par le pont supérieur. Christian et Ben partent dans un des inférieurs. Lui aussi est encombré de gorgone rouge et jaune et d’une myriade de crevettes. Il y a beaucoup plus de gros poissons sur cette épave. Nous venons de croiser plusieurs mérous. Il y a des caranges un peu partout. Les rascasses sont devenue chapon (Non ce n’est pas la narcose ! Pas avec 60% d’He !). Nous arrivons sur le pont avant. Devant nous se déploie, le mat entouré de petits poissons et sur notre droite, la calle avant s’ouvre tel un hall d’immeuble. Nous la visitions avec d’aller à la proue ou niche deux ou trois mostelles et un énorme congre sous l’affut de la mitrailleuse. On fait le tour de la proue et on revient sur la coque. Celle-ci est complètement couverte d’une forêt de gorgones. Il est temps de remonter vers le bout. Encore un petit tour, on resterait bien, et il faut entamer la remonté. On sort après 86 minutes.
Voilà nos exploits ce n’est très profond mais c’est plutôt long et bien au-delà de ce qu’on fait d’habitude dans ce cadre là. Il faut savoir que Christian à fait toutes ses plongées en « découverte Trimix » coacher par Mario et encadré en plongée par Ben. La dernière au 18/45 avec deux décos. Bernard et Eugène eux on finalement passer leurs niveaux Trimix TSA. Ce qui leur a valu un après midi complète de révision de config DIR, du land training :roflol :et des soirées à cogiter les décoratios. Ils se sont même payer des wings Halcyon. Je ne sais pas quand ils attaquent le GUE Fundamentals mais c’est bientôt. :roflol :
Reste à y retourner pour faire les profondes. Les places seront chères en 2012.
Ps de dernière minute: Je laisse tomber la plongée tek. Je me mets au tennis. Je suis dégouté. Le groupe qui nous suit dans le centre, des milanais, vient de déposé son petit matos : 13 bi, dont 3 bi16 et un bi20, le reste en bi12, et 22 décos. Je renonce à faire le détail entre les 7l et les s80. Ils ont des scoots Suex gros modèles (XK1pas des xjoy7). Désolé de devoir le dire mais là Meuf12 et sa remorque à l’air d’un nain. J’ai vu 5, 6 personnes dont moitié de femmes que je suppose être l’avant-garde d’une armée. Je demande à Bert combien ils sont … Ils sont 6 ! Ils sont tous là ! Au centre ils ont l’habitude c’est souvent comme ca.